Chroniques d’été

Episode 35

Une librairie tout en longueur dans un grand local. Plafond haut en briques. Des étagères en bois, onze niveaux,  tapissent les deux murs latéraux. Au milieu de l’allée, des tables montées sur de mini-roues de charrettes, chargées de livres. Au fond, une mezzanine tout en bois accueille les livres d’art. Au-dessous, un coin café avec des tables en bois où les clients consultent les livres ou sont plongés dans la lecture. A moins qu’ils écrivent comme cette jeune fille qui noircit des cahiers à spirales. Sur une estrade, recouverte d’un tapis, un canapé, sur lequel un couple, la soixantaine, consulte des livres : romans policiers pour madame, essais et romans pour monsieur, et des fauteuils confortables. Derrière, le mur blanc est couvert de photos en noir et blanc, de dessins au feutre noir, de phrases manuscrites. Un article encadré de la Nation, consacré à la librairie ouverte en 2004 est affiché. Des gens discutent, discrètement tandis qu’une musique douce, étrangeté dans une librairie, se diffuse. L’ambiance est chaleureuse.

J’achète le livre d’un journaliste sportif argentin, des témoignages d’inconnus sur Maradona. Le livre que je désirais écrire… Je plonge dans la lecture, essuie mes lunettes embuées, par la saleté, à moins que ce ne soit l’émotion…

En sortant je découvre un livre en vitrine dont le titre en anglais est “Les 150 librairies où vous devez aller avant de mourir”. Une photocopie de la page consacrée à “Libros del pasaje” trône fièrement à côté. Il ne m’en reste que 149 à visiter…

Colette Milhé

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