Chroniques de l’ordinaire bordelais

Le food-truck stationne devant le Palais des sports. Un couple est à l’intérieur, elle est la patronne. Arrivent deux gamins, 12-13 ans environ. L’un d’eux, à la fois excité et timide s’adresse à elle :

  • Madame, s’il vous plaît, il me manque un euro pour acheter l’écharpe. Vous pouvez me le donner ?

L’homme et moi-même la fixons en silence. Elle le sent même si elle ne nous regarde surtout pas. Elle finit par demander :

  • Où sont tes parents ?
  • Justement, ils ne sont pas là ! Je suis venu avec mon club !

Il est sincère, autant que naïf. Qui penserait à demander à un commerçant plutôt qu’au premier venu ? Nouveau silence. Nous la fixons toujours, amusés. Elle donne l’euro. Fou de joie, il la remercie et part avec son copain, ils montent en courant les marches pour acheter la précieuse écharpe de l’Elan béarnais Pau-Orthez, comme inquiets qu’il n’en reste plus une seule à la boutique.

Leur fraîcheur nous rappelle que, quoiqu’on entende fréquemment dire en ce moment, les adolescents c’est avant tout cela…

Colette Milhé

 
Chaque semaine, ou presque, une nouvelle chronique.

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Un commentaire pour Chroniques de l’ordinaire bordelais

  1. ERIC CHAUVIER dit :

    « étudiant » un nom commun devenu participe présent par idéologie de la modernité

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